La mastectomie (encore appelé chirurgie mammaire non conservatrice) est l’ablation totale d’un sein, y compris l’aréole et le mamelon. Environ 20 000 femmes subissent une telle opération chaque année en France (une femme sur trois atteintes d’un cancer du sein). Cette importante mutilation peut entraîner des douleurs physiques liées à l’intervention chirurgicale, mais aussi des troubles psychiques. D’où sa qualification, par la Ligue contre le cancer, de véritable « défi psychologique ». Comment puis-je réagir à l’annonce d’une mastectomie ?L’annonce de la nécessité d’une mastectomie est toujours perçue par les femmes comme une violence et comme une mutilation. Les réactions peuvent ensuite différer selon la rapidité de la décision par rapport au diagnostic de cancer, les représentations intimes et sociales qu’ont les patientes de leur féminité, le discours médical, ou encore les informations ou les témoignages trouvés (notamment sur internet). Certaines femmes sont résignées et, dans une certaine mesure, soulagées par cette intervention qui est « un acte nécessaire », synonyme pour elles d’éradication du cancer et de guérison. Pour d’autres, la crainte d’une transformation de leur image corporelle et d’une perte de leur féminité est plus importante que de soigner le cancer. Elles ont peur du regard des autres et des répercussions sur leur couple. Des sentiments de colère et d’impuissance peuvent alors prendre le dessus. De quel soutien puis-je bénéficier après l’intervention ?Selon les patientes, la mastectomie peut entraîner des manifestations anxieuses, dépressives, une perte de l’estime de soi et des repères, des difficultés relationnelles ou comportementales… La mastectomie nécessite toujours un travail de deuil. Un soutien psychologique est recommandé, mais toutes les femmes n’en ressentent pas le même besoin. Après mastectomie, un soutien socio-esthétique peut aussi être bénéfique. Il permet de favoriser la communication, le confort, le mieux-être et aide à maintenir l’identité et l’estime de soi. Les conseils, l’écoute, le partage d’expériences offert par les associations de malades peuvent de plus constituer une aide précieuse. Enfin, il faut souligner que le facteur d’aide, signalé comme « le plus important » par les patientes, reste le soutien des proches (famille ou amis) que rien ne remplace et qui est même placé avant la qualité de la relation avec les soignants. Y a-t-il toujours une reconstruction mammaire ?Dans 70 % des cas environ, les femmes ayant subi une ablation du sein ne souhaitent pas de reconstruction mammaire et 30 % seulement optent pour une telle intervention qui peut être immédiate ou différée (plusieurs mois ou années après). Quelle que soit la décision prise, elle doit être bien réfléchie et représenter un véritable choix personnel. Il faut aussi bien prendre conscience que le nouveau sein sera différent de l’ancien et qu’il devra ensuite être « investi psychiquement ». Un travail avec un psychologue peut aider, là encore, à accepter le sein reconstruit tel qu’il est et à s’y adapter. Vous devez subir une mastectomie. N’hésitez pas à demander une aide psychologique si besoin et à aborder la question d’une éventuelle reconstruction mammaire avec votre chirurgien.
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Janvier 2019
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